FRANCE - PÈLERINAGE DES SAINTES-MARIES-DE-LA-MER

Tous les ans, à la fin du mois de mai, les gens du voyage se réunissent pour le pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Les premières traces de ce pèlerinage remonte au XIIème siècle. Des reliques de Maris Jacobé, la tante du Christ, et Marie Salomé, la mère des apôtres Jean et Jacques, ont été découvertes en 1448. Chassées de Terre Sainte après la mort du Christ par les Romains, elles dérivèrent en Méditerranée à bord d'une barque sans voile ni rames, et finirent par accoster sur les côtes de Camargue.
Roms, Manouches, Tziganes et Gitans arrivent de l'Europe toute entière, et même d'autres continents, pour vénérer leur Sainte patronne Sara, nommée par les Gitans Sara la "Kali" qui signifie Sara la noire.
Son existence a engendré maints récits et croyances. Selon la tradition, Sara serait une servante de Haute-Egypte au service de Marie Jacobé et Marie Salomé, embarquée avec elles depuis la Palestine. Pour d'autres, elle n'était pas du voyage et serait une princesse celto-ligure, nom donné aux peuples occupant la Provence et le Piémont actuel. Elle serait aussi une représentation christianisé de la déesse indienne Kali.
La version retenue par les Gitans parle d'une jeune femme "gitane", campant sur les bords du Rhône, venue porter assistabce aux Saintes-Maries. Princesse, servante ou gitane, cette femme au teint foncé garde encore tout son mystère.
Le culte de Sara ne sera reconnu par l'église qu'en 1935 grâce au combat du Marquis de Baroncelli, figure emblématique de la Camargue.
Depuis, les gens du voyage sont ici chez eux et durant trois jours ce pèlerinage, qui est aussi l'occasion de retrouvailles familiales, est une grande fête rythmée par des prières, des chants, des danses et une musique omniprésente dans toute la ville.
C'est aussi une période de circonstance pour le baptême des enfants dans l'église des Saintes-Maries-de-le-Mer.
Le premier jour, après la descente des chasses dans le coeur de l'église, la statue de Sara est portée à bras d'hommes en procession jusqu'à la mer pour symboliser l'attente et l'accueil des Saintes-Maries au bord du rivage. Entourée de guardians camarguais, une foule en liesse suit le cortège au son des guitares andalouses, bras vers le ciel ou mains jointes, et le nom de Sara est scandé par tout un peuple jusqu'à la mer.
La procession, très suivie dans la ville et sur la plage, représente pour la communauté gitane un véritable acte spirituel.
Le lendemain, après une messe solennelle, la "barque", avec à son bord les statues des deux Maries, est portée jusqu'à la mer, symbolisant cette fois-ci l'arrivée des Saintes par les flots. L'évêque dès lors, bénit la mer, le pays et les pèlerins.
Le dernier jour est consacré au Marquis de Baroncelli.
Tout au long ce ces journées, la ville vibre au son des musiques gitane et tzigane, le soir venu, la place de l'église accueille les retrouvailles entre familles. Musiciens, chanteurs et danseuses font résonner jusque tard dans la nuit les musiques traditionnelles, à la plus grande joie de " Gadjé".